L’absence de majorité à l’Assemblée nationale ouvre une période d’instabilité inédite. Un gouvernement de droite soumis à la pression du RN poursuivra les attaques contre les salarié·es des villes et des villages. Les syndicats combatifs peuvent reprendre la main sur l’agenda. La question de l’unification du syndicalisme de lutte fait partie de l’équation, pour un rapport de force permettant enfin au mouvement social d’engranger des victoires.
Face à la menace d’une victoire du Rassemblement national lors des dernières élections l’UCL a pris ses responsabilités en appelant à voter « sans illusions ni scrupules » pour les candidats du Nouveau Front populaire. Nous n’allons donc pas reprocher aux structures syndicales d’avoir fait le même choix… même si certaines ont fait une apologie du programme du NFP sans aucune réserve.
En revanche nous tirons la sonnette d’alarme : il ne faut que les syndicats s’alignent derrière le NFP pour exiger un·e Premier ministre « de gauche » que les partis furent d’ailleurs bien en peine de promouvoir… Comme si nous avions oublié le triste bilan des gouvernements « de gauche » de 1981, 1997 et plus récemment celui d’Hollande ! Le syndicalisme a déjà payé très cher son soutien à des gouvernements « de gauche », qui a conduit les travailleurs et travailleuses à mettre dans le même sacs partis et syndicats… d’autant que dans les entreprises et les villes les militants portaient souvent les deux casquettes !
Laissons le NFP dans ses dissensions, unissons-nous dans la lutte
Quand le NFP prétend avoir gagné les élections, l’arc parlementaire, de Macron au RN, prouve le contraire. Et si Macron, en nommant un Premier ministre LR, fait un déni démocratique évident, nous disons que cela met la démocratie bourgeoise à nu : elle n’a rien de démocratique et, pour cette raison, il n’y a rien à en attendre de bon.
Face au spectacle des dissensions entre partis « de gauche », aux insultes qu’ils échangent médiatiquement au quotidien et au jeu des ambitions personnelles qui contribuent à diviser notre classe sociale, nous clamons que la lutte syndicale doit nous unir sérieusement face aux capitalistes et à leurs valets politiques pour inverser le rapport de forces, stopper l’offensive libérale. Stopper l’extension de la pauvreté, stopper la destruction des services publics. Stopper les politiques anti-immigrés qui ne servent qu’à diviser le camp des travailleurs et travailleuses.
C’est pourquoi nous affirmons plus que jamais la nécessité de renforcer nos structures syndicales en veillant à les rendre plus combatives, plus démocratiques, plus unitaires. Les discussions en cours entre la CGT et la FSU portent l’espoir de reconstruire progressivement une confédération unissant à nouveau les enseignant-es avec tous les autres salarié-es, du privé comme du public, comme aux plus beaux jours des premières bourses du travail.
Le camp des travailleurs et travailleuses ne gagne que quand il lutte dans l’unité la plus large. Le 1er octobre est un tour d’échauffement. Préparons l’affrontement.